L’armée étasunienne a été vertement critiquée par la communauté archéologique pour son attitude peu respectueuse du patrimoine culturel lors de son engagement en Afghanistan et en Irak. Il est certain, qu’une partie des dégâts occasionnés aux monuments par les soldats étaient dû à une simple méconnaissance de leur devoir face à ces vestiges. Pour faire amende honorable et pour donner un minimum de connaissances à leurs troupes sur la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, le département de la défense des Etas-Unis, par l’entremise du Centre environnemental de l’armée, vient d’éditer un jeu de cartes qui apporte des informations sur la conduite à tenir face à des monuments culturels ou religieux sensibles et sur les types d’artéfacts susceptibles de faire partie des biens culturels protégés. Rappelons cependant que le gouvernement des Etats-Unis, contrairement à celui de l’Irak, n’a toujours pas ratifié la susdite Convention.

jeu de cartes

Jeu de cartes culturel (photo: US Army)

A l’exemple de la série de cartes sur les dirigeants irakiens les plus recherchés pour crimes de guerre, la nouvelle série de cartes présente sur chaque valeur un monument, un type d’artéfacts, un message ou une conduite à tenir envers le patrimoine protégé du Proche-Orient. Par exemple, le deux de cœur, qui présente l’image des ruines de la ville de Samarra en Irak, enseigne aux soldats que 99% de l’histoire de l’humanité ne peut être comprise qu’à travers l’archéologie. Ce jeu de cartes, dont 40000 exemplaires seront distribués aux troupes stationnées en Irak et en Afghanistan, fait partie d’un vaste programme de sensibilisation engagé par l’armée étasunienne pour s’entraîner à la protection des biens culturels lors de conflits armés. Ainsi, à l’usage de l’infanterie, deux sites archéologiques et deux cimetières musulmans ont été recréé dans une zone d’entraînement aux Etats-Unis, de même que les pilotes de l’armée de l’air apprennent à reconnaître et à identifier des ruines archéologiques et autres sites protégés vus du ciel pour éviter de les bombarder par inadvertance. Enfin, un aide mémoire, sous forme de cartes de poche fera partie de la tenue d’assauts des G.I. Espérons qu’à la suite de cette instruction, aucun archéologue n’aura plus à dire à un militaire : « tu me fends le cœur ! ».