Istanbul sera en 2010, avec Pecs en Hongrie et Essen en Allemagne, l’une des Capitales européennes de la Culture. Pour faire honneur à cette nomination elle connaît actuellement un certain nombre de vastes chantiers, qui doivent lui redonner une partie de son lustre d’antan. Car si Istanbul est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco elle prend le risque, si rien n’est entreprit pour sauver son passé, de figurer bientôt sur la liste du patrimoine en danger. Ainsi de nombreuses restaurations de monuments et de musées sont entreprises, dont celui du Musée d’Istanbul, et les autorités projettent également l’ouverture de nouveaux musées. Parmi les projets en cours à relever celui du Marmaray qui est une nouvelle ligne ferroviaire de 75 kilomètres, qui passera en tunnel sous le Bosphore, et qui a amené la mise au jour à Yenikapi de pas moins de 29 épaves de navires datés entre le 5ème et le 11ème siècle dans un ancien port commercial. Malheureusement il semble que les archéologues qui suivent le tracé de ce chantier ne disposent pas des moyens suffisants, en temps et en argent, pour sauver tout ce qui mériterait de l’être d’ici l’ouverture de la ligne prévue à fin 2009.

Passage sous le Grand Palais

Passage sous le Palais de Constantin

La partie du centre ville entre Sainte-Sophie et la mer de Marmara est un autre endroit qui mérite l’attention soutenue des archéologues. On y rencontre en effet dans le sous-sol les vestiges de l’ancien Grand Palais des empereurs byzantins, fondé par Constantin. Depuis onze ans, l’association italienne, Istanbul-Palatino conduit les recherches dans les immeubles du quartier pour retrouver les vestiges de ce gigantesque complexe de six étages étalé sur dix hectares. Parmi les trouvailles figurent la Chaldkè, qui était la porte principale entre le palais et le monde extérieur, un réseau de souterrains qui reliaient le port impérial du Boukoléôn, à Sainte-Sophie, des salles voûtées du Palais de Constantin, des thermes, des fresques datant des VIIe et IXe siècles, des mosaïques du Ve siècle, les restes d’une église et quelque 60 squelettes. La municipalité prévoit d’ouvrir d’ici la fin de cette année un parcours didactiques à travers cet ensemble de vestiges.